Juillet 2019

  
Lorsque vous entendez le cri « Fore » sur un terrain de golf, vous ne cherchez pas à savoir de quelle direction il vient, vous baissez la tête. Une balle de golf frappée à haute vitesse s’en vient vers vous.  

Vous avez réagi par réflexe au cri « Fore ». La psychologie comportementale dirait que c’est votre Cerveau-réflexe qui a pris en charge votre réaction. Si vous aviez d’abord tenté d’analyser, à partir de la provenance du son, si vous étiez en danger ou non, on dirait que votre Cerveau-analytique avait pris charge de votre réaction. Le Cerveau-réflexe est réactif, le cerveau-analytique, analyse et pondère.

Finance comportementale
L’université de Chicago avec Daniel Kahneman et Richard H. Thaler, entre autres, abrite la plus grande école de pensée en économie comportementale aux États-Unis. Quand vous réagissez au cri « Fore » en vous protégeant, vous « Pensez vite », quand vous analysez la provenance du cri, vous « Pensez lentement ».

Toute cette introduction pour nous rappeler que nos réactions en tant qu’investisseurs s’apparentent souvent à un réflexe plutôt qu’à une analyse des faits. Ce qui ne veut surtout pas dire qu’il faut faire taire notre système réactif, pensez au « Fore ».

Les acquis de notre Cerveau-réflexe
Cette partie de notre cerveau accumule des règles heuristiques que nous avons élaborées pour répondre rapidement à une situation. Elle ne s’appuie pas toujours sur une profonde analyse, mais plutôt sur des similitudes et des intuitions.

Vous avez un surplus budgétaire de 500$ ce mois-ci, votre Cerveau-réflexe vous dit de l’investir dans votre REER et vous aurez un remboursement d’impôt de 250$. Votre Cerveau-analytique prend le dessus et vous dit que considérant votre niveau de revenu et l’évolution à la baisse de l’impôt sur le revenu et l’apparition du CELI dans le portrait que la création d’un CELI serait plus indiquée. En plus un CELI est une bonne façon d’accumuler un fonds de secours.

Le Cerveau-réflexe enregistre la réflexion du Cerveau-analytique pour l’avenir. Ces dites règles heuristiques nous aident à prendre des décisions rapides lorsque la situation le demande. Après tout, on ne peut passer notre temps à tout analyser. Le Cerveau-réflexe facilite la prise de décision dans une grande majorité des situations de vie courante.

Le message ici : « remettons périodiquement en question nos idées acquises sur le monde financier, mais pas à tout bout de champ! »
Méfions-nous des biais

Selon que vous êtes Pro Trump ou non, vous écouterez Fox News ou CNN. On appelle cela un biais. Vous écoutez des gens qui pensent comme vous au lieu de regarder les deux côtés de la médaille. Même chose en finance.

Le grand débat de l’heure tourne autour de la prochaine correction boursière. Certains la prédisent depuis deux ans, d’autres la repoussent à la lumière de la force de l’économie américaine. Nous cherchons tous à trouver confirmation de nos idées sur la question et ne retenons que les dire de ceux qui pensent comme nous. C’est une autre forme de biais.

Pour éviter les décisions biaisées, la méthode des deux colonnes (celle des « Pour » et celle des « Contre » est encore la meilleure. On tient alors compte des deux points de vue avant de prendre une décision.
 
Conclusion
Nous visons tous l’indépendance financière. Les embûches pour l’atteindre se situent beaucoup plus dans nos comportements que dans les marchés. La finance comportementale, sous-produit de l’économie comportementale, veut nous rendre conscients de nos mécanismes de prises de décision qui sont souvent biaisés par des préjugés en faveur ou en défaveur d’idées, de groupes ou de personnes.
Périodiquement, nous reviendrons avec des thèmes d’économies. 

Michaël Roy  Pl. Fin.