Le 17 décembre 2020,  

Dernièrement, j’ai conseillé et accompagné un couple dans la préparation de leur plan financier en tenant compte des 10 années avant leur retraite et d’une stratégie de décaissement. Madeleine a 55 ans et travaille au gouvernement provincial comme haut fonctionnaire. Elle gagne un revenu annuel de 120 000 $ et, à 65 ans, après 35 ans de service, elle pourra retirer une pension annuelle de 75 000 $. Elle a accumulé un peu plus de 50 000 $ dans son CELI, 200 000 $ en REER et a toujours contribué pleinement à la RRQ. Son époux, Charles, 57 ans, est travailleur autonome et a réussi à accumuler près de 400 000 $ en REER, soit 300 000 $ en REER personnel et 100 000 $ en REER conjoint cotisant. Il a aussi pleinement contribué au RRQ. Ils n’ont aucune dette. Ils ont six petits-enfants avec leurs trois enfants. Leur train de vie annuel s’établit présentement à 60 000 $ après impôts.

Les deux envisagent prendre leur retraite lorsque Madeleine atteindra l’âge de 65 ans. Voici ce dont nous avons discuté.

Accumulation jusqu’à la retraite
La pension de la sécurité de la vieillesse du fédéral (PSV) est pénalisée, en 2021, si votre revenu net excède 79 054 $. Ce seuil minimal augmente d’environ 2% par année. Lorsque Madeleine atteindra 65 ans, ce montant avoisinera les 96 000$.

REER
Considérant ce que nous venons de dire ci-haut quant à la PSV et en raison de son revenu imposable, il est préférable pour Madeleine de cotiser au REER conjoint cotisant de son conjoint. En cotisant au REER de son conjoint, Madeleine obtiendra une déduction d’impôt et son conjoint sera moins imposé au moment du retrait.

REEE
En contribuant 2 500 $ au REEE de chacun de leurs six petits-enfants, ils bénéficient respectivement d’une subvention fédérale de 500 $ et 250 $ du provincial. Même si leurs contributions ne sont pas déductibles d’impôt, le rendement lui, s’accumule à l’abri de l’impôt. Il faut se souvenir que la contribution parentale leur appartient et ne doit pas nécessairement être utilisée pour les études post-secondaires des bénéficiaires. Leur cotisation doit être effectuée avant le 31 décembre de chaque année.

Stratégie de décaissement
Éviter le remboursement, en tout ou en partie, de la PSV devrait être la première stratégie de décaissement visée pour les premières années de la retraite.

Fractionnement de revenus de pension
La loi de l’impôt fédéral, ainsi qu’au provincial à compter de 65 ans, permet de transférer jusqu’à 50% des revenus d’un régime de pension admissible à son conjoint fiscal. Dans le cas présent, cette mesure permettra d’éviter à Madeleine d’avoir à rembourser une partie de sa PSV et de diminuer son taux d’imposition. Elle pourra fractionner 37 500 $ au revenu de son conjoint.

Le report de la réception de la rente du RRQ et de la PSV.
La loi permet de reporter la réception de ces deux pensions jusqu’à l’âge de 70 ans. Ce report aura deux effets bénéfiques : éviter le remboursement de la PSV et augmenter la valeur des deux rentes. La PSV est majorée de 7,2% par année de report. La rente du RRQ le sera de 8,4% par année de report.

Madeleine et Charles devront utiliser une combinaison de retraits de leurs REER et de leurs CELI pour satisfaire leurs besoins. À l’âge de 71 ans, ils devront retirer leur PSV ainsi que leur RRQ donc, afin de minimiser les pertes à ce niveau, si pertes il y aura, j’ai complété un plan financier avec eux afin de mettre en place les stratégies adéquates et optimales.
 Michaël Roy, Pl. Fin., B.A.A.