Article du premier trimestre 2025 |
Au cours du premier trimestre de 2025, Donald Trump est entré en fonction, Justin Trudeau a démissionné et Mark Carney est devenu le 24e premier ministre du Canada et a convoqué une élection pour le 28 avril. Parallèlement à ces changements politiques, de nombreuses annonces de tarifs douaniers américains, souvent inattendues, ont fini par déstabiliser les marchés.
L’effet combiné des mesures économiques et des annonces successives de M. Trump sur le moral des investisseurs a fini par effacer le début d’année haussier des actions nord-américaines. Les investisseurs américains ont également trouvé matière à s’inquiéter devant le fléchissement du moral des consommateurs et la crainte croissante que les tarifs douaniers n’attisent les pressions inflationnistes et ne déclenchent des guerres commerciales généralisées. À la fin du trimestre, les indices américains étaient en baisse, les valeurs technologiques menant la danse. Les actions canadiennes ont terminé le trimestre pratiquement inchangées, tandis que les indices européens ont enregistré de solides gains. Les rendements obligataires canadiens et américains ont reculé, et le prix de l’or a atteint de nouveaux sommets, progressant de 19,20 % sur le trimestre.
Au cours du trimestre, l’indice composé S&P/TSX a terminé en hausse de 1,51 %, l’indice S&P 500 a reculé de 4,37 %, l’indice Nasdaq a baissé de 10,26 %, l’indice MSCI Monde a cédé 2,67 %, tandis que l’indice MSCI EAEO a progressé de 2,89 %. Au Royaume-Uni, l’indice FTSE 100 a progressé de 6,11 %, tandis que l’indice allemand DAX a grimpé en flèche de 11,32 %. En Asie, l’indice japonais Topix a chuté de 4,62 %. Les taux de rendement obligataires canadiens et américains ont diminué au premier trimestre en raison de la hausse des cours, l’indice des obligations universelles FTSE Canada ayant augmenté de 2,02 % au cours du trimestre.
Malgré un trimestre décevant, les actions nord-américaines sont restées en territoire positif sur une base mobile de 12 mois jusqu’au 31 mars. Et contrairement à la tendance habituelle, le Canada a enregistré de meilleurs résultats, l’indice composé S&P/TSX ayant plus que doublé le gain de l’indice S&P 500 sur la période de 12 mois. Il a également surpassé l’indice S&P 500 en mars.
Les données économiques canadiennes publiées en mars étaient mitigées. Le PIB a augmenté de 0,4 % en janvier, en glissement mensuel, soit le rythme le plus vigoureux depuis près d’un an, ce qui conforte l’idée que l’économie prend de l’élan, stimulée par les sept baisses consécutives des taux d’intérêt de la Banque du Canada (BdC) depuis le milieu de 2024. Pourtant, les premières estimations de Statistique Canada pour février suggèrent que la croissance pourrait avoir ralenti de manière significative, les entreprises et les consommateurs commençant à se préparer aux répercussions potentielles des tarifs douaniers américains.
Le taux de chômage est demeuré inchangé en février, à 6,6 %, après avoir légèrement reculé en décembre et en janvier. Le taux a augmenté de façon constante, passant de 5 % en mars 2023 à un sommet récent de 6,9 % en novembre 2024. Le salaire horaire moyen a augmenté de 3,8 % en février en glissement annuel. L’inflation a augmenté de 2,6 % en février en glissement annuel, un taux supérieur aux prévisions et en forte hausse par rapport aux 1,9 % de janvier et 1,8 % de décembre. Cette hausse est en partie due à la fin du congé de la TPS/TVH.
La Banque du Canada (BdC) a de nouveau baissé ses taux le 12 mars, réduisant son taux directeur d’un quart de point à 2,75 %. Cependant, le résumé des délibérations de la Banque ayant mené à cette décision indiquait qu’elle n’aurait pas abaissé les taux en l’absence de la menace tarifaire pesant sur l’économie. La prochaine décision de la BdC concernant les taux aura lieu le 16 avril.
Selon Statistique Canada, les ventes au détail ont diminué de 0,6 % en janvier, pour atteindre 69,4 milliards $, en raison de la baisse des ventes dans le secteur automobile. Les ventes au détail de base (excluant les ventes de carburant et les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles) ont chuté de 0,2 % en janvier, en raison de la baisse des ventes des détaillants d’alimentation.
Aux États-Unis, le département du Commerce a publié une révision du PIB américain pour le quatrième trimestre 2024, qui s’élève à un taux annualisé de 2,4 %, par rapport à l’estimation précédente de 2,3 %. Cette révision fait suite à une croissance de 3,1 % au troisième trimestre. La première estimation du PIB pour le premier trimestre de 2025 sera publiée le 30 avril, mais les prévisions actuelles suggèrent un ralentissement de l’activité économique au cours du trimestre. L’inflation a augmenté de 2,8 % en février par rapport à l’année précédente, ce qui est légèrement supérieur aux prévisions et en baisse par rapport aux 3 % de janvier. En excluant l’alimentation et l’énergie, la mesure dite « de base » que les économistes surveillent a augmenté de 3,1 %, soit le taux en glissement annuel le plus bas depuis 2021.
Les ventes au détail ont été mitigées en février, l’activité globale ayant augmenté de 0,2 % en glissement mensuel, un résultat inférieur aux attentes. Toutefois, en excluant les ventes de voitures, d’essence, de matériaux de construction et de services alimentaires, les ventes ont progressé de 1 %, dépassant les prévisions. Mais les dépenses discrétionnaires sont demeurées faibles, en particulier dans les secteurs de la restauration, de l’habillement et de l’électronique, ce qui pourrait refléter une certaine prudence chez les consommateurs.
Selon le Bureau of Labor Statistics des États-Unis, l’emploi total non agricole a augmenté de 151 000 postes en février, un peu en deçà des attentes, tandis que le taux de chômage est demeuré stable à 4,1 %. Le taux de chômage oscille entre 4 % et 4,2 % depuis mai 2024, un niveau très bas du point de vue historique.
La Réserve fédérale a maintenu son taux directeur dans la fourchette des 4,25 % à 4,50 %, invoquant une incertitude croissante quant aux perspectives économiques. Le président de la Fed, M. Powell, a indiqué que la banque centrale n’était pas pressée de prendre de nouvelles mesures et attendait que la situation se clarifie.
Les investisseurs en titres à revenu fixe ont fait preuve de prudence alors que les prix augmentaient et que les taux de rendement diminuaient, le taux des obligations américaines à dix ans de référence atteignant 4,79 % à la mi-janvier avant de tomber à 4,21 % à la fin du mois de mars. L’enthousiasme initial des investisseurs pour le programme de M. Trump, axé sur la déréglementation et les réductions d’impôts, a cédé la place au cours du trimestre à des inquiétudes concernant les tarifs douaniers et un éventuel ralentissement économique.
Le sondage mensuel sur le sentiment des consommateurs mené par l’Université du Michigan a révélé des perspectives pessimistes. L’indice global du sondage pour le mois de mars s’est établi à 57, son niveau le plus bas depuis 2022, en baisse par rapport à 64,7 en février et à 79,4 il y a un an. Les deux tiers des répondants ont indiqué s’attendre à une hausse du chômage au cours de la prochaine année, le niveau le plus élevé depuis 2009. Du côté des entreprises, l’activité manufacturière s’est contractée en mars, l’indice des directeurs d’achat de l’Institute for Supply Management (ISM) passant de 50,3 en février à 49, un résultat inférieur aux attentes des économistes.
Une réaction divergente des investisseurs face à l’avalanche des gros titres politiques et économiques a fait surface au cours du trimestre. À la troisième semaine de mars, les investisseurs au détail avaient injecté 67 milliards $ US dans les actions américaines et les FNB d’actions; un montant dépassé seulement par les 71 milliards $ US investis au quatrième trimestre de 2024, dans la foulée de la victoire de M. Trump. En revanche, les investisseurs institutionnels se sont détournés des actions américaines, avec une réduction de leurs répartitions de 40 %. Leur position est passée d’une surpondération de 17 % en février (alors que le S&P 500 atteignait un sommet historique le 19 février) à une sous-pondération de 23 % au milieu du mois de mars. Les actions européennes ont bénéficié de cette situation, les répartitions en actions de la zone euro ayant bondi de 27 % au cours de la même période. Les placements en titres à revenu fixe américains à court terme ont également progressé entre janvier et le milieu du mois de mars, attirant des entrées nettes de 22 milliards $ US.
En Europe, l’inflation a reculé en mars pour s’établir à 2,2 %, contre 2,3 % en février. L’inflation dans le secteur des services est passée de 3,7 % le mois précédent à 3,4 %, et ce repli pourrait conduire la Banque centrale européenne (BCE) à procéder à une nouvelle baisse de ses taux en avril, après avoir abaissé son taux directeur de 2,75 % à 2,5 % en mars. Le taux de chômage dans la zone euro a diminué, passant de 6,2 % en janvier à 6,1 % en février.
De son côté, la Banque d’Angleterre (BoE) a réduit son taux directeur de 0,25 % au cours du trimestre, pour ensuite la maintenir à 4,5 % lors de sa réunion de mars. L’économie du Royaume-Uni reste atone, et la Banque d’Angleterre (BoE), comme plusieurs autres banques centrales, reste attentive au risque que les tarifs douaniers américains (et d’éventuelles contre-mesures à l’échelle mondiale) puissent raviver les pressions inflationnistes. Lors d’un développement majeur au cours du trimestre, les responsables politiques allemands se sont entendus pour assouplir la stricte limite d’endettement public du pays. L’objectif est de réaliser des investissements majeurs dans la défense et les infrastructures, pouvant atteindre 500 milliards d’euros ou plus; des dépenses qui pourraient stimuler de manière significative certains segments de l’économie européenne. Au Japon, la Banque du Japon (BoJ) a maintenu son taux directeur à 0,5 % tout en conservant des perspectives de croissance positives, mais elle a également signalé des risques potentiels liés à l’incertitude entourant la politique commerciale des États-Unis.
À quoi pouvons-nous nous attendre maintenant?
Donald Trump a annoncé qu’il dévoilerait les détails de nouveaux tarifs douaniers américains visant un large éventail de pays le 2 avril. Comme pour la plupart des annonces tarifaires précédentes, les marchés pourraient réagir en fonction de leurs premières estimations des répercussions immédiates et à long terme sur la croissance économique et l’inflation. Les investisseurs chercheront toutefois à mieux comprendre la nature exacte de ces mesures tarifaires : seront-elles « permanentes », négociables ou sujettes à des exemptions pour certains secteurs? Pour le Canada, les principales préoccupations concernent le traitement réservé aux secteurs de l’automobile, de l’énergie, de l’acier et de l’aluminium, ainsi que la gestion de l’offre. Une question majeure demeure : comment d’éventuels tarifs douaniers américains sur les exportations canadiennes s’arrimeront-ils (ou non) sur l’accord actuel de libre-échange ACEUM, signé par M. Trump lors de son premier mandat et qui doit faire l’objet d’une renégociation prévue l’an prochain, voire plus tôt.
Les perturbations survenues au premier trimestre rappellent de manière opportune l’importance d’intégrer la diversification au cœur d’une stratégie de placement rigoureuse et à long terme. Je vous remercie de la confiance que vous nous accordez, à moi et à mon équipe.
Nous sommes là pour vous aider à atteindre vos objectifs financiers. N’hésitez pas à nous contacter.
Cliquez ici, pour nous contacter.
Michaël Roy, Pl. Fin., B.A.A.
Conseiller en placement, Gestion de capital Assante ltée
L’équipe multidisciplinaire de référence pour l’optimisation de votre patrimoine financier.
Remarque:
Tous les rendements d’indices sont exprimés en dollars canadiens.
–
Ce Présent document est fourni à titre d’information général et peut faire l’objet de changements sans préavis. Bien que tous les efforts aient été déployés afin de veiller à ce que les renseignements contenus dans ce document proviennent de sources fiables, nous ne pouvons en garantir l’exactitude ni l’exhaustivité. Les opinions qui sont exprimées sont celles de l’auteur et ne sont pas nécessairement celles de Gestion de capital Assante ltée. Avant de prendre toute décision liée au contenu de la présente lettre, communiquez avec un conseiller professionnel qui vous fournira des conseils en fonction de votre situation particulière.
Gestion de capital Assante ltée est un membre du Fonds canadien de protection des épargnants et de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières.
AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ IMPORTANTS
Les renseignements contenus dans cette lettre proviennent de diverses sources, dont Gestion mondiale d’actifs CI, Statistique Canada, la Banque du Canada, Bloomberg, Reuters, le National Post, le Globe and Mail, Investment Executive, Advisor.ca, le Wall Street Journal, le Toronto Sun, LinkedIn, le Bureau of Labor Statistics américain, MarketWatch, Investing.com, et la presse canadienne, à diverses dates. Ce document est fourni à titre indicatif seulement et les informations incluses pourraient changer sans avis. Tous les efforts ont été déployés pour compiler ce matériel à partir de sources fiables, et des mesures raisonnables ont été prises pour en assurer l’exactitude. Les conditions du marché pourraient varier et donc influer sur les renseignements contenus dans le présent document. Avant de prendre une décision sur l’un des points mentionnés ci-dessus, veuillez me consulter pour des conseils financiers tenant compte de votre situation personnelle.