Article de juillet 2025 | Le deuxième trimestre de 2025 a débuté par une chute des indices boursiers, dans la foulée de l’annonce par les États-Unis, le 2 avril, de l’imposition de tarifs douaniers sur presque tous leurs partenaires commerciaux dans le monde. La volatilité, mesurée par l’indice VIX, a grimpé en flèche et les taux de rendement obligataires ont bondi, alors que les marchés des titres à revenu fixe chutaient aussi. Le trimestre a également été marqué par une série de chocs géopolitiques, notamment un conflit bref mais potentiellement dévastateur entre Israël et l’Iran. Dans cet environnement souvent instable, le prix de l’or a fortement augmenté début avril, atteignant un sommet historique à la mi-juin, avant de clôturer le deuxième trimestre légèrement en deçà de son pic. Le déclenchement soudain d’un conflit majeur au Moyen-Orient a provoqué une forte, mais brève flambée des prix du pétrole, lesquels ont toutefois terminé le trimestre à un niveau inférieur à celui du début de la période de trois mois.
Pourtant, les marchés boursiers ont enregistré une reprise remarquablement rapide et musclée après le mouvement de vente observé début avril, les principaux indices atteignant des sommets historiques à la fin de la période. La résilience des bénéfices des entreprises a soutenu les perspectives optimistes et les investisseurs américains ont également noté un ton plus apaisé dans les négociations commerciales d’importance cruciale entre les États-Unis et la Chine. Et malgré les turbulences liées aux tarifs douaniers, l’inflation américaine est restée stable, proche de l’objectif de 2 % de la Réserve fédérale.
Les marchés du Trésor américain ont clôturé le deuxième trimestre en s’attendant à ce que la Réserve fédérale commence à réduire les taux d’intérêt au troisième trimestre, le taux de rendement à deux ans reculant légèrement à 3,72 % à la fin de la période. Toutefois, à plus long terme, les analystes s’attendent à ce que les investisseurs exigent des rendements plus élevés pour financer le déficit budgétaire croissant des États-Unis, et le taux de rendement de l’obligation de référence du Trésor américain à 10 ans a moins reculé, clôturant le deuxième trimestre à 4,23 %, après avoir atteint 4,6 % fin mai. Les taux de rendement augmentent lorsque les prix des obligations baissent.
Les solides gains enregistrés au deuxième trimestre ont permis à tous les indices boursiers nord-américains de passer en territoire positif depuis le début de l’année et sur une base mobile de 12 mois jusqu’au 30 juin. Sur une période d’un an, le Canada est resté en tête, l’indice composé S&P/TSX affichant des gains nettement supérieurs à ceux du S&P 500, bien qu’il ait accusé un retard au mois de juin.
Au cours du trimestre, l’indice composé S&P/TSX a terminé en hausse de 8,53 %, l’indice S&P 500 a progressé de 10,83 %, l’indice Nasdaq a grimpé de 17,96 %, l’indice MSCI Monde a gagné 9,51 % et l’indice MSCI EAEO a augmenté de 4,80 %. Au Royaume-Uni, l’indice FTSE 100 a progressé de 3,17 % et l’indice DAX allemand a grimpé de 7,88 %. En Asie, l’indice Nikkei 225 du Japon a bondi de 13,83 %. L’indice des obligations universelles FTSE Canada a terminé le trimestre en baisse de 0,57 %.
Au début du mois de juin, la Banque du Canada (BdC) a maintenu son taux directeur à 2,75 % pour une deuxième réunion consécutive, invoquant les pressions inflationnistes potentielles comme principale raison de sa prudence. Le gouverneur de la BdC, M. Macklem, a souligné que les données sur l’inflation de mai et juin influenceront les décisions futures sur les taux, alors que la BdC attend plus de détails sur l’ampleur des répercussions des tarifs douaniers. Quelques semaines plus tard, Statistique Canada a indiqué que l’inflation avait augmenté de 1,7 % en mai (en glissement annuel), soit le même taux qu’en avril, conformément aux prévisions. Les coûts de logement ont progressé de 3 %, un rythme inférieur à la hausse de 3,4 % observée en avril. Statistique Canada a souligné que l’Ontario était la principale source d’allègement des loyers à l’échelle nationale. Les coûts d’intérêt hypothécaire ont ralenti pour le 21e mois consécutif.
La fin de la tarification du carbone pour les consommateurs a contribué à faire baisser les prix de l’essence, mais le coût des produits alimentaires a augmenté de 3,3 % en mai, en rythme annualisé, soit un demi-point de pourcentage de moins que la hausse observée en avril. La baisse des coûts liés aux voyages a également freiné l’inflation en mai. L’inflation, abstraction faite de l’incidence de la suppression de la tarification du carbone, est restée stable à 2,3 %. La croissance a toutefois ralenti, le PIB ayant reculé de 0,1 % en avril selon Statistique Canada, et les données préliminaires pour mai indiquaient une nouvelle contraction de 0,1 %. Le secteur manufacturier a reculé de 1,9 % en avril, sa plus forte baisse depuis avril 2021. La fabrication de biens durables a reculé de 2,2 %, tandis que celle de biens non durables a diminué de 1,6 %.
Le taux de chômage a augmenté à 7,0 % en mai, contre 6,9 % en avril, son plus haut niveau depuis septembre 2021. Le secteur manufacturier a été le plus durement touché, avec une perte nette de 12 200 emplois, alors que les tarifs douaniers élevés imposés aux industries de l’aluminium, de l’acier et de l’automobile ont commencé à se faire sentir. Les ventes au détail ont augmenté de 0,3 % (en glissement mensuel) en avril, mais les estimations préliminaires de Statistique Canada pour mai prévoient une forte baisse de 1,1 %.
Aux États-Unis, la troisième et dernière estimation du PIB du premier trimestre de 2025, publiée par le département du Commerce à la fin juin, indique que l’économie américaine s’est contractée à un taux annuel de -0,5 % au premier trimestre. Au quatrième trimestre de 2024, le PIB avait progressé de 2,4 %. Selon le Bureau of Economic Analysis des États-Unis, la contraction du premier trimestre s’explique principalement par une hausse des importations (les entreprises cherchant à anticiper l’imposition des tarifs), celles-ci étant déduites du calcul du PIB, ainsi que par une baisse des dépenses publiques.
Les données sur l’emploi aux États-Unis ont été légèrement meilleures que prévu, sans signe de ralentissement marqué, et le taux de chômage est resté stable à 4,2 % en mai. Cependant, les révisions à la baisse du nombre total de nouveaux emplois créés en mars et avril, ainsi que la faiblesse de certains secteurs (notamment celui de la fabrication) ont révélé une atonie sous-jacente et une prudence de la part des employeurs. L’indice de prix des DPC de base aux États-Unis a légèrement augmenté en mai pour atteindre 2,7 % (en glissement annuel), après avoir atteint son plus bas niveau en quatre ans en avril, ce qui suggère que l’impact attendu des tarifs douaniers du président Trump ne s’est pas encore répercuté de manière significative sur les prix.
Les dépenses personnelles aux États-Unis ont ralenti en mai, reculant de 0,3 % en glissement mensuel, sous l’effet d’un recul des achats de biens (en particulier d’automobiles) après une ruée en début d’année visant à devancer les hausses de prix liées aux tarifs douaniers. Les revenus personnels ont reculé de 0,4 % en glissement mensuel. Les ventes au détail ont reculé de 0,9 % en glissement mensuel en mai, leur plus forte baisse en plus de deux ans. Cette baisse a été cependant fortement influencée par le recul des ventes automobiles, tandis que les données sous-jacentes indiquaient une demande relativement stable.
La Réserve fédérale américaine a maintenu son taux directeur inchangé, entre 4,25 % et 4,50 %, invoquant l’incertitude persistante qui pèse sur les perspectives économiques. Le président de la Fed, Jerome Powell, a fait preuve de prudence et a indiqué que la Fed examinerait attentivement « l’évolution probable de l’économie avant d’envisager tout ajustement de notre orientation politique ». Le chiffre de juin pour le sondage sur le sentiment des consommateurs de l’Université du Michigan a atteint 60,7, contre 52,2 en mai. Les attentes des consommateurs américains en matière d’inflation au cours des 12 prochains mois ont chuté à 5 %, contre 6,6 % il y a un mois. Mais les niveaux de confiance demeurent nettement inférieurs à ceux observés immédiatement après les élections, ce qui laisse entendre que les attentes des consommateurs restent orientées vers un ralentissement économique et une hausse de l’inflation.
En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé son taux directeur d’un quart de point à 2 %, comme prévu. La BCE a revu à la baisse ses prévisions de croissance en raison de l’incertitude entourant le commerce avec les États-Unis, mais a indiqué que son cycle d’assouplissement touchait à sa fin. L’inflation dans la zone euro est tombée à 1,9 % en rythme annuel en mai, passant sous la barre des 2 % visée par la BCE pour la première fois en sept mois, contre 2,2 % en avril.
Au Royaume-Uni, les données économiques ont laissé entrevoir un nouveau ralentissement, le PIB ayant reculé de 0,3 % (en glissement mensuel) en avril, mais la croissance trimestrielle est restée positive grâce à la vigueur enregistrée précédemment. Le marché de l’emploi a continué de se détériorer, avec une baisse de 109 000 emplois en mai et un taux de chômage qui a grimpé à 4,6 %, son plus haut niveau depuis mai-juillet 2021. Les données sur l’inflation pour mai s’établissaient à 3,4 % en rythme annualisé, soit au-dessus de la cible de la Banque d’Angleterre (BoE), qui a maintenu ses taux à 4,25 % en juin.
Au Japon, les salaires ont augmenté de 2,2 % en glissement annuel en avril, mais ont reculé de 1,8 % une fois l’inflation prise en compte. La Banque du Japon (BdJ) a maintenu son taux directeur à 0,5 %, invoquant des perspectives économiques prudentes. Le gouverneur Ueda a souligné l’incertitude économique persistante ainsi que les préoccupations liées à la dynamique des salaires, réaffirmant une approche patiente en matière de resserrement monétaire.
L’emploi en Australie a légèrement reculé en mai, en deçà des attentes, après avoir connu une forte croissance en avril. Bien que la croissance de l’emploi ait ralenti par rapport aux niveaux observés à la fin de 2024, d’autres indicateurs du marché du travail suggèrent que les conditions demeurent relativement tendues. Les attentes selon lesquelles la Banque de réserve d’Australie pourrait abaisser son taux directeur d’un quart de point lors de sa réunion de juillet ou d’août ont été renforcées par une baisse de l’inflation en mai, qui s’est établie à 2,1 % en rythme annualisé, contre 2,4 % en avril.
Les données économiques chinoises ont révélé des perspectives mitigées. La consommation a affiché un rendement supérieur grâce à des subventions ponctuelles, tandis que la production industrielle et les investissements n’ont pas répondu aux attentes. Le secteur immobilier continue de peser lourdement sur l’économie, les prix et les ventes de logements poursuivant leur repli. Les pressions déflationnistes ont persisté en mai, l’inflation globale en Chine reculant de 0,1 % en glissement annuel pour le quatrième mois consécutif. L’IPC de base a légèrement augmenté, mais la baisse des prix des biens de consommation et des denrées alimentaires a freiné l’inflation globale.
À quoi s’attendre maintenant?
Le deuxième trimestre a connu un début difficile, mais s’est terminé sur de solides gains pour les investisseurs qui ont maintenu le cap malgré des manchettes souvent décourageantes. Au cours du trimestre, le sentiment croissant selon lequel les « esprits plus calmes » pourraient peut-être tempérer certains des revirements politiques les plus inattendus émanant de la Maison-Blanche a aidé les marchés à voir au-delà de la volatilité immédiate. Pourtant, de nombreuses questions importantes relatives au commerce et aux tarifs douaniers restent en suspens, tant pour le Canada que pour le reste du monde. Au Canada, les tarifs douaniers ont commencé à se faire sentir, en particulier dans les secteurs de l’automobile, de l’acier et de l’aluminium. La croissance s’est stabilisée et le taux de chômage a légèrement augmenté. L’incertitude entourant notre relation commerciale avec les États-Unis persiste, alors que les deux parties poursuivent des négociations intensives avec une date limite qu’elles se sont elles-mêmes fixée au 21 juillet. Malgré ces enjeux, les actions canadiennes ont affiché des gains solides depuis le début de l’année. Le second semestre de 2025 pourrait réserver d’autres surprises, mais aussi offrir une meilleure visibilité sur l’orientation future et les sources de croissance pour 2025 et au-delà. Comme toujours, il est prudent de maintenir un portefeuille équilibré qui reflète vos objectifs et vos besoins à court et à long terme.
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Michaël Roy, Pl. Fin., B.A.A.
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